La théorie de l’attachement : les 3 types d’attachement construits dans l’enfance partie 2
Les 3 types d’attachement
2. Attachement évitant
Un attachement évitant est marqué par un évitement par l’enfant de ses états émotionnels qui ne sont pas reconnus et traités en tant que tels par les adultes. L’attachement évitant est caractérisé par un manque d’attention de la mère face à la détresse de son enfant, par des réactions de colère ou des moqueries de la part de la mère. Les enfants à l’attachement évitant inhibent leurs manifestations affectives pour en éviter les conséquences indésirables (les réactions négatives de la figure d’attachement). L’accent est placé sur le raisonnement au détriment des affects.
Les enfants évalués évitants à 12 mois se remarquent dans la situation étrange par leur apparente indifférence à l’absence de leur figure d’attachement puis à son retour, continuant à jouer et explorer comme avant la séparation, même quand ils sont laissés seuls. Tout se passe comme si plus l’insécurité est grande (environnement et personnes inconnus), plus ces enfants adoptent une attitude nonchalante et attentive en même temps pour ne courir aucun risque de rejet de leur mère et s’assurer une proximité minimale en cas de danger extérieur.
A l’âge de 6 ans, ces enfants continuent de se montrer évitants lors des retrouvailles avec leur mère. Ils évitent subtilement les conversations par des silences ou des absences de développement sur les sujets abordés (réponses courtes, “je ne sais pas”, “rien”…).
A l’âge de 19 ans, ils présentent des expériences d’enfance globalement sous un jour positif mais ils sont incapables de fournir des détails précis pour alimenter cette image idyllique (voire se contredisent). Ils idéalisent souvent leurs parents et n’établissent généralement pas de lien entre ce qu’ils ont vécu enfants et leurs difficultés relationnelles/ comportementales actuelles. Ils vont même jusqu’à nier l’intérêt et l’impact de l’attachement (c’est-à-dire de l’amour même ou en tout cas de preuves d’amour).
3. Attachement ambivalent (ou anxieux)
L’attachement ambivalent/anxieux s’illustre par un fonctionnement quasi exclusif sur un mode émotionnel chez l’enfant, là encore engendré par des réactions parentales qui peuvent être opposées telle que l’hypervigilance anxieuse (surprotection) ou au contraire le désintérêt ou la négligence.
2. Attachement évitant
Un attachement évitant est marqué par un évitement par l’enfant de ses états émotionnels qui ne sont pas reconnus et traités en tant que tels par les adultes. L’attachement évitant est caractérisé par un manque d’attention de la mère face à la détresse de son enfant, par des réactions de colère ou des moqueries de la part de la mère. Les enfants à l’attachement évitant inhibent leurs manifestations affectives pour en éviter les conséquences indésirables (les réactions négatives de la figure d’attachement). L’accent est placé sur le raisonnement au détriment des affects.
Les enfants évalués évitants à 12 mois se remarquent dans la situation étrange par leur apparente indifférence à l’absence de leur figure d’attachement puis à son retour, continuant à jouer et explorer comme avant la séparation, même quand ils sont laissés seuls. Tout se passe comme si plus l’insécurité est grande (environnement et personnes inconnus), plus ces enfants adoptent une attitude nonchalante et attentive en même temps pour ne courir aucun risque de rejet de leur mère et s’assurer une proximité minimale en cas de danger extérieur.
A l’âge de 6 ans, ces enfants continuent de se montrer évitants lors des retrouvailles avec leur mère. Ils évitent subtilement les conversations par des silences ou des absences de développement sur les sujets abordés (réponses courtes, “je ne sais pas”, “rien”…).
A l’âge de 19 ans, ils présentent des expériences d’enfance globalement sous un jour positif mais ils sont incapables de fournir des détails précis pour alimenter cette image idyllique (voire se contredisent). Ils idéalisent souvent leurs parents et n’établissent généralement pas de lien entre ce qu’ils ont vécu enfants et leurs difficultés relationnelles/ comportementales actuelles. Ils vont même jusqu’à nier l’intérêt et l’impact de l’attachement (c’est-à-dire de l’amour même ou en tout cas de preuves d’amour).
3. Attachement ambivalent (ou anxieux)
L’attachement ambivalent/anxieux s’illustre par un fonctionnement quasi exclusif sur un mode émotionnel chez l’enfant, là encore engendré par des réactions parentales qui peuvent être opposées telle que l’hypervigilance anxieuse (surprotection) ou au contraire le désintérêt ou la négligence.
En l’absence de sa mère, le bébé à l’attachement ambivalent/anxieux est agité et pleure intensément. La figure d’attachement arrive rarement à le calmer à son retour.
A l’âge de parler, l’enfant anxieux/ambivalent pourra manipuler volontairement l’autre particulièrement en feignant des émotions qui ne sont pas réelles ou en exagérant celles qui le sont. Ces stratégies coercitives de maintien du lien peuvent s’exprimer d’autres manières : opposition, agressivité, mensonges, fausses excuses, séduction, critiques, plaintes…
La séduction alterne avec l’agressivité par manque de confiance en soi et manque de confiance en l’autre.
Des répercussions à l’âge adulte
Une des fonctions de l’attachement est de permettre de se sentir en sécurité, de façon à pouvoir partir à la découverte de ce qui nous entoure. Cela est très important pour le développement intellectuel et moteur du bébé, mais demeure une constante dans la vie adulte, sous forme de curiosité intellectuelle, curiosité relationnelle et absence de crainte face à la nouveauté ou à l’inconnu. – Yvane Wiart
La négation de l’impact et de l’intérêt de l’attachement (creuset des représentations traditionnelles qui conduisent à une insensibilité envers les enfants)
Toutes les études récentes montrent que les personnes à l’attachement évitant, dont l’enfance a été marquée par un manque affectif, sont extrêmement déstabilisées dès qu’on leur parle d’attachement et d’amour…
Elles sont incapables d’évoquer leur enfance de manière réaliste et elles nient l’impact que cela a pu avoir sur leur personnalité et leurs réactions actuelles (configuration assez peu compatible avec le développement d’un intérêt profond pour la relation mère/enfant et son impact ultérieur).
Une représentation du monde et des autres négative
Quand les parents ne fournissent pas aux enfants une base sécure vers laquelle se replier à tout moment, en rejetant leurs comportements de rapprochement, en se moquant d’eux, en ne leur prêtant aucune attention ou simplement en n’étant pas présent ni disponible, les enfants sont limités dans leurs explorations qui s’avèrent bien trop dangereuses dans ces conditions.
Yvane Wiart prévient :
Ce qui se joue avec le bébé ou le petit enfant risque fort de se reproduire ultérieurement car il est peu fréquent qu’on change d’environnement familial et lorsque les conditions changent, c’est souvent dans des conditions dramatiques. Ainsi, un schéma de ce type aura tendance à se trouver renforcé jour après jour aboutissant à la construction d’une représentation du monde comme un lieu plein d’inconnus et de menaces potentielles, où l’enfant devenu adolescent puis adulte, se sentira incapable d’affronter seul toute nouveauté, où il se dira que les autres ne sont pas fiables, qu’ils ne sont pas disponibles en cas de problème et que de toute façon, il ne mérite pas d’être aidé. En outre, ce qui vaut pour les situations d’exploration de l’environnement physique vaut aussi pour ce qui est de l’environnement psychique, à savoir la connaissance et la compréhension de soi et d’autrui, le droit de poser à ses parents des questions personnelles, d’avoir une réponse authentique, de pouvoir exprimer ses émotions, donner un point de vue.
L’attachement évitant
Les personnes à l’attachement évitant apparaissent comme des personnes calmes, responsables et prévisibles, en apparence agréables à vivre par la transformation de leurs affects en façade positive.
Pourtant, ces stratégies résistent plus ou moins bien au stress et l’effondrement peut être brutal et spectaculaire, se traduisant par des colères, des sarcasmes et une prise de distance, voire une décompensation dans la dépression quand les affects douloureux ne peuvent plus être contenus.
L’attachement anxieux/ambivalent
Les personnes à l’attachement anxieux/ambivalent sont marquées quant à elles par l’irrégularité des réactions parentales subies dans l’enfance et qui engendre d’importants sentiments de frustration, de colère et de peur (liés au fait de ne pas être pris en compte, de ne pas être entendu, de risquer d’être abandonné).
On se retrouve alors en présence soit d’une personne qui se montre invulnérable et en colère (qui fait porter la responsabilité aux autres), soit d’une personne vulnérable et peureuse (qui persuade autrui de lui porter secours).
Les personnes à l’attachement anxieux/ambivalent ont besoin de l’autre pour exister, même si les relations sont chaotiques (associant agressivité et soumission).
A noter qu’il existe de nombreuses personnes qui associent ces réactions en fonction des interlocuteurs et en fonction des circonstances.
Type d’attachement et relations amoureuses
Les adultes sécures n’ont aucune difficulté à devenir intimes et à faire confiance à leur partenaire. Ils pensent que l’amour existe et peut être durable. Ils sont en même temps capables de reconnaître et exprimer les affects négatifs engendrés par la relations et d’imaginer des issues positives en cas de conflit.
Les adultes ambivalents/anxieux ont des demandes affectives démesurées et leur peur d’être abandonnés les mène à douter de la sincérité de l’amour de l’autre.
Les adultes évitants se caractérisent par un rejet de l’attachement et de la dépendance affective. Ils ont tendance à se maintenir à une certaine distance physique et/ou psychologique de leurs partenaires. Ils se protègent des expériences de détresse affective par une désactivation des émotions douloureuses (ce qui leur permet de ne rien ressentir mais les empêchent de savoir s’ils sont heureux ou non…). Cette maîtrise affective s’étend aux émotions positives : pas d’explosion de joie donc !
Pas de déterminisme immuable : prise de conscience, neuroplasticité et tuteurs de résilience
Neurosciences et attachement
Daniel Siegel, neuroscientifique américain, fournit une approche neurodéveloppementale de l’attachement, montrant comment la structure même du cerveau est modelée par les interactions avec autrui, et tout particulièrement les interactions précoces.
La répétition d’un certain type de réponses obtenues à une stimulation, les pleurs de bébé ou au contraire ses tentatives de contact positif, créent un conditionnement, une association neuronale spécifique qui rapidement s’active en présence de stimuli semblables, voire dans la simple anticipation de tels stimuli.
Pour autant, le cerveau est plastique et peut se reconfigurer à tout moment de la vie. Il suffit que dans un sous ensemble, un élément nouveau apparaisse, suffisamment proche pour ne pas être rejeté comme incompatible, et cependant suffisamment différent et porteur d’une forte valeur informative pour que l’ensemble du système s’en trouve modifié. Ou alors on peut assister à l’intégration d’éléments différents proches entre eux, dont l’accumulation finit par introduire une masse critique faisant basculer les paramètres du schéma d’origine.
C’est tout l’intérêt d’un accompagnement thérapeutique : les psychologues cherchent à relancer l’évolution vers davantage d’intégration et de complexité dans le système relationnel humain et dans les connexions neuronales qui le sous tendent au sein du cerveau en présentant de nouveaux contextes et en introduisant plus de flexibilité.
Une reprise de contact avec l’instinct d’attachement
Ainsi, il est possible d’envisager une reprise dans une évolution bloquée :
soit par une action thérapeutique professionnelle,
soit par une rencontre avec une personne sécure qui peut parvenir à faire évoluer les modalités d’attachement insécure d’un partenaire,
soit par une prise de conscience personnelle sur ce qu’il y a de mieux à faire (mais ce cas est extrêmement rare et difficile).
Dans tous les cas, patience et attention sont des prérequis vers une vie plus harmonieuse.
